Le problème de l’acidification des océans reste invisible à nos sens, contrairement au phénomène de hausse des températures ou de l’élévation du niveau des mers. Toutefois, ce phénomène, découvert il y a seulement une quinzaine d’années et lié aux émissions de GES, mérite à cause de ses implications et des dommages causés à la planète, une attention aussi importante que le réchauffement climatique.
Le phénomène d’acidification des océans est un processus de modification chimique, dû à la diminution du Ph des océans suite à la dissolution du dioxyde de carbone (CO2) dans l’eau de mer.
Si la mesure de la diminution du pH permet de quantifier l’acidification des océans, les impacts sur la faune et la flore marine sont en revanche difficilement mesurables. Il est avéré qu’un nombre élevé d’organismes marins (coraux, huitres, autres crustacés ainsi que le phytoplancton) utilisent une partie du carbone présent naturellement dans les océans pour former leurs protections calcaires (coquille ou squelette). Mais un environnement de plus en plus acide affaiblit ces organismes, sensibles à de faibles changements de pH. Car en effet, plus l’acidité augmente :
- Plus les organismes calcaires ont du mal à fabriquer leur coquille ou leur squelette, parce que l’une des briques nécessaires à cette fabrication (l’ion bicarbonate) se retrouve raréfié dans leur environnement.
- Plus leur coquille ou leur squelette se dissout rapidement, et ce plus vite qu’elles ne peuvent les reconstruire.
Cela revient à devoir reconstruire une maison qui est en train de s’écrouler avec un approvisionnement en briques qui se raréfie.
Inscrit au patrimoine mondial de l’Unesco en 1981, le récif de la grande barrière de Corail en Australie constitue le plus vaste ensemble corallien du monde. C’est une niche de biodiversité exceptionnelle dans l’océan (d’après la National Oceanic and Atmospheric Administration (NOAA), plus de 25% de la biodiversité marine mondiale est abritée par les coraux, dont plus de 4000 espèces de poissons). On estime que 30% de ses coraux sont déjà morts, sous l’effet croisé du réchauffement, de l’acidification et de la pollution des océans.
Des modèles montrent que la chimie de l’eau de mer restera altérée pendant des centaines d’années par cette acidification des océans. Nous pouvons et devons tous contribuer à la limiter et à en limiter ainsi les impacts. Des techniques de géo-ingénierie plus ou moins réalistes ou désirables ont été proposées pour limiter l’acidification. Cependant la seule solution efficace aujourd’hui est de s’attaquer à la cause, c’est-à-dire l’émission de CO2. La réduction des émissions de CO2 ne pourra se faire que par une combinaison de mesures quantifiables élaborées au niveau international et mises en œuvre dans le cadre de politiques gouvernementales et locales, mais aussi par une prise de conscience individuelle des « conso-acteurs » qui ont bien évidemment aussi un rôle majeur à jouer.
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Remerciements : ETIOS souhaite remercier toutes les personnes ayant contribué à la réalisation de ce rapport : La promo CO-JOB d’Octobre 2018, Nicolas Bruder (AiYO Group) et Erwan Devillers.