Il suffit d’envisager que 80% de la vie sur terre se passe dans l’océan, ou encore qu’un aliment sur 2 en provienne pour imaginer l’urgence de la situation. Depuis plus de 50 ans, l’océan est devenu une poubelle à ciel ouvert, et personne n’est encore prêt à prendre la responsabilité de son nettoyage, tant l’ampleur du travail est importante.
Les débris marins se trouvent dans toutes les mers et océans à travers le monde et sont à l’origine de la disparition de nombreuses espèces, comme les tortues, les baleines ou les oiseaux de mer. Certaines plages sont déjà fermées au public pour cause d’eau impropre à la baignade et de déchets en surnombre. Les micro-plastiques et boulettes de plastiques sont présentes sur la plupart des plages de la terre. La pollution empoisonne également notre nourriture : les toxines et plastiques ingérés part les poissons et les coquillages finissent dans nos assiettes, et la consommation de coquillages et autres produits de la mer est souvent interdite temporairement pour éviter les intoxications alimentaires.
Le 7ème continent, découvert en 1997 se trouve dans le Pacifique nord. Il attire et amasse un nombre incalculable de déchets, et si rien n’est entrepris pour stopper ce phénomène, il pourrait, d’ici 20 ans, être aussi grand que l’Europe. D’autres gyres (tourbillons) de déchets sont présents en atlantique et dans l’océan indien mais commencent seulement à être étudiés.
Maintenant, que fait-on ?
On observe une prise de conscience de la communauté internationale qui commence à saisir l’ampleur de cette catastrophe environnementale et ses conséquences pour des millions de personnes. Des acteurs publics et privés tentent aujourd’hui de changer les choses, alors:
Quelles solutions proposent-ils ? La dépendance au plastique est-elle trop grande ? Est-il déjà trop tard ? Pouvons-nous encore sauver nos océans ?
La prise de conscience des années 1990, suivie par la découverte du 7ème continent en 1997, permet à quelques projets de voir le jour aujourd’hui. Il existe cinq innovations majeures, plus ou moins avancées, qui pourraient changer le sort des océans. Cette liste n’est pour autant pas exhaustive.
Boyan Slat, jeune hollandais, avait 19 ans seulement lorsqu’il s’est lancé dans ce projet, et à peut-être trouvé la solution à cette pollution massive. Son prototype pourrait nettoyer la moitié du Pacifique en 10 ans seulement, et 90% des océans d’ici 2040. La première barrière flottante pourrait être opérationnelle en 2020.
L’idée est d’utiliser le courant pour emprisonner les débris marins (d’une taille supérieure à 1mm) dans une barrière flottante de 600 mètres de long et de 3 mètres de profondeur. Une fois emprisonné, le plastique sera ramassé à l’aide de filets par un ou plusieurs navires puis recyclé. La barrière flottante, supportée par des bouées gonflables est totalement autonome, se déplace au gré des courants et peut résister à des charges de 80 tonnes. Elle est également équipée de capteurs qui permettent aux scientifiques d’analyser les données collectées.
Point négatif, la barrière flottante sera incapable d’emprisonner les nanos débris d’une taille inférieure à 1mm.
Mr Trash Wheel a été créée par John Kellett, installée à Baltimore en 2014 et supportée par l’organisation Water- front Partnership of Baltimore. C’est une roue flottante collectrice de déchets qui fonctionne uniquement à l’aide d’énergies renouvelables, l’énergie solaire captée grâce à des panneaux photovoltaïques et l’énergie hydraulique captée grâce à la roue et le courant de la rivière.
Les déchets sont collectés sur un tapis roulant puis jetés dans une benne, régulièrement vidée. Selon Waterfront Partnership of Baltimore, 500.000 kg de déchets ont fini dans le ventre de Mr. Trash Wheel entre 2014 et aujourd’hui, un chiffre particulièrement appréciable. Grâce aux performances de la première et son attrait médiatique, une seconde roue collectrice a été installée fin 2016 à Baltimore.
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